Quelques chiffres
Il est vrai que la tentation est grande de se lancer dans l'entrepreneuriat, et souvent, c'est au cours d'une période de chômage que les femmes se lancent.
L'épanouissement est réel puisque les possibilités d'apprentissage, de création, de contacts sociaux, etc, sont exponentielles. De plus, pour la vie de famille, c'est l'idéal puisqu'on adapte notre emploi du temps en fonction de nos proches qui comprennent (en tout cas DOIVENT comprendre et accepter) que la vie d'une entreprise, c'est pas rien ! Bien sûr, il s'agit d'un saut dans l'inconnu dont tous les risques doivent être évalués pour ne pas se vautrer lamentablement. Un échec peut arriver, car il n'y a pas de risque zéro, mais si les écueils ne sont pas mesurés au préalable, on ne parlera pas d'un échec mais d'une dégringolade cuisante où la remise en question sera nécessaire. Alors pourquoi parler de la création d'entreprise et de l’entrepreneuriat au féminin ? Parce que j'ai constaté que nous étions nombreuses à vouloir choisir ce chemin. Parce que nous en avons les compétences et les capacités, innées, pas forcément toutes acquises. Parce que, même si je ne suis pas une féministe accomplie et que la parité m'exaspère parfois dans certains domaines, je me révolte un peu contre les inégalités totalement injustifiées que j'ai pu découvrir en faisant cette enquête. Les freins à l'entrepreneuriat au féminin
Le syndrome de l'imposteur
Malheureusement, si des compétences nous n'en manquons pas, nous nous "écrasons" souvent derrière le fameux "syndrome de l'imposteur". Nous doutons de tout ce que nous entreprenons ou réalisons, comme si chacun devait être "adoubé" officiellement avec un diplôme X ou Y. On appelle aussi ce syndrome, le syndrome de l'autodidacte. Il existe pour tous les sexes, mais....
Après des premiers travaux sur l'entrepreneuriat féminin en Euroope, en 2008, réactualisés en 2011, j'ai confirmé le complexe de l'imposteur sévissant de manière plus générale chez la gent féminine".
L'entourage
"Qu'il s'agisse de réussite sociale ou intellectuelle, inconsciemment les hommes ont une moins bonne image d'eux-mêmes si leur partenaire réussit" (Sophie Valicon). D'où l'importance de bien en parler, négocier, réfléchir ensemble...
Le financement
Ce chapitre vaut bien à lui tout seul qu'on s'y arrête quelques lignes supplémentaires....
L'accompagnement dans le financement est plus compliqué pour une femme entrepreneure que pour un homme et elle recoure moins à la demande d'emprunt.
Pourtant, les femmes sont reconnues pour présenter des business plans crédibles et pour être de bonnes (voire meilleures) gestionnaires que les hommes. Alors, quoi ? Ont-elles plus de mal à se justifier devant un banquier ? Est-ce que le banquier, écoutant le "pitch" de la future chefFE d'entreprise, se dit déjà inconsciemment qu'il ne lui accordera pas ce prêt ?
TAUX DE REJET D'UN CREDIT EN ENTREPRENEURIAT EN FONCTION DU SEXE
Le graphique n'inclut pas les start-ups où les levées de fonds nécessaires sont très importantes.
Soulignons toutefois : Quand une start-up est dirigée par une femme, la levée de fonds est 50 % moins importante que si c'est un homme qui dirige. Pourtant, ce n'est pas le montant de la levée de fonds qui détermine ou non la réussite d'une jeune entreprise.
Le Ministère s'en mêle
La création d'entreprise au féminin, confrontée à tous ces freins, a été assez vite prise en mains par le Secrétariat d'Etat chargé de l'égalité Hommes/Femmes et de la lutte contre les discriminations. Force a été de constater que le nombre global de femmes créatrices d'entreprises a augmenté d'une façon remarquable entre 2012 et 2016, passant de 141227 à 212521 (données sur la création d'entreprise - Datainfogreffe). Le plan "Entreprendre au Féminin" a été lancé en 2013 par le Ministère en charge des Droits de la Femme, de l'Education Nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et par le Ministère délégué chargé des PME. Ce plan a pour objectif d'augmenter le nombre d'entreprises créées par des femmes, de valoriser leur contribution au développement économique et de permettre l'autonomie financière en créant son propre emploi. Ce plan a été développé sur 3 axes :
Sensibiliser et informer
Cela commence par la semaine de sensibilisation à l'entrepreneuriat des femmes, à destination des collèges, lycées, et l'enseignement supérieur. Cette semaine a lieu une fois par an depuis 2013 et s'appuie sur les réseaux suivants :
Il existe également la semaine de l'égalité professionnelle Hommes/Femmes dont la première édition a eu lieu en octobre 2013. Elle se compose de reportages/témoignages de femmes ayant réussi leur insertion, de portraits de femmes entrepreneures, de rencontres et échanges. Les réseaux fourmillent :
Les acteurs clé !
De nombreuses structures d'aide pour les créatrices d'entreprises existent et ont mis en place de véritables leviers et soutiens. Citons quelques-une d'entre elles :
N'oublions pas : France active, gestionnaire du FGIF, Initiative France, le Ministère du Travail, BPI France, le site Economie.gouv.fr. Enfin, je vous invite à lire l'excellent article https://businessofeminin.com/feature/les-femmes-des-entrepreneures-comme-les-autres/ et la toute récente enquête de la Maison Veuve Cliquot : http://www.dynamique-mag.com/article/entrepreneuriat-feminin-femmes-audacieuses.11359.
Conclusion positive !
Je vous fais grâce des très nombreux textes de lois que vous pourrez retrouver sur les sites dédiés. En revanche, s'il est bon de savoir que 40 % des créateurs d'entreprises sont des femmes (1/3 dans le conseil aux entreprises, 1/4 dans le service aux ménages, et 1/5 dans le commerce), n'oubliez pas que certaines qualités féminines sont des atouts majeurs pour gérer une entreprise (entre autres) :
Difficile de croire qu'il ne faut pas aussi un peu d'hormones mâles pour réussir, mais sachons jouer de nos valeurs au féminin. Le mélange des deux fournit un incroyable cocktail détonnant qui ne peut que vous conduire vers la réussite.
A lire également : "Les barrières invisibles dans la vie d'une femme", de Nathalie RAPOPORT-HUBSCHMAN.
0 Commentaires
Votre commentaire sera publié dès qu’il aura été approuvé.
Laisser une réponse. |
AuteurJe suis Laurence Berry-Brisson. |