Un nouveau mot à apprendre : l'illectronisme. Un nouveau phénomène de société dont les institutions prennent conscience à l'heure du confinement lié au COVID-19.
Comment contourner les effets de l'illectronisme ?Définition
L'illectronisme, ou illettrisme électronique ou numérique, a fait son apparition dans notre langage depuis plusieurs décennies.
C'est ainsi que j'ai appris qu'il existait une "Commission d'enrichissement de la langue française". Dans les années 2000, tout le monde a constaté qu'un fossé générationnel se creusait au niveau numérique, l'utilisation des appareils digitaux semblant plus aisée aux plus jeunes... Pourquoi une telle fracture s'est-elle créée ? La 2è conférence internationale de la presse sociale, organisée en 2008, à Strasbourg avait justement comme sujet : "De l’illettrisme à l’illectronisme, une même exclusion ?" Il ressort des études diverses que sans un minimum d'apprentissage de l'informatique, son utilisation est très compliquée pour certains. L'accès à l'information et la communication se font désormais, et depuis plusieurs années maintenant, uniquement via un PC, un Smartphone. On parle même à sa voiture ! C'est pour certains, et notamment pour les personnes âgées ou à faibles revenus, un défi quotidien. Sans aide, cela devient une exclusion directe, surtout lorsque l'on constate la dématérialisation des démarches administratives (exemple : la déclaration d'impôts sur le revenu). Alors, comment contourner l'utilisation de l'informatique ? Comment combattre l'illectronisme ?
Le "tout numérique" a envahi nos vies depuis les années 90. Lorsque le premier "ordinateur personnel" est sorti dans le commerce, j'avoue avoir été la première à courir m'en acheter un.
J'ai donc assisté à la naissance de l'informatique à usage personnel, en parallèle avec l'utilisation professionnelle. Internet et ses grésillements de connexion, les premiers chats, les premiers jeux vidéos, tout semblait amusant et très évident à mes yeux. Mais ce n'était pas le cas pour tout le monde. Aujourd'hui, c'est encore pire… Rien ne se fait sans un identifiant, un mot de passe, des formulaires à remplir : une fiche contact, les espaces personnels pour l'assurance voiture, la maison, pour les impôts, l'URSSAF (...), les messageries, Pôle Emploi, éditer des timbres à distance, etc. Il y a tellement de mots de passe que finalement, on les écrit quelque part pour ne pas les oublier... Pourtant, mon anti-virus les enregistre là où je suis la seule à pouvoir les retrouver... mais en entrant un mot de passe. Avouez que c'est parfois à devenir fou ! Surtout pour les mots de passe à haut niveau de cryptage : un caractère spécial, une majuscule, des chiffres et au moins 8 lettres ! Comment voulez-vous que ma grand-mère de 90 ans s'y intéresse ? D'ailleurs, qu'est-ce qu'un caractère spécial pour elle ? Le mien peut-être ?! Sans parler des générations trop anciennes pour apprécier l'informatique, l'autre cas de figure est le manque de moyens pour acheter un PC, alors qu'il s'agit désormais d'un outil incontournable. Comment faire pour s'adapter à la dématérialisation brutale que l'on nous impose ?
La détection de ces personnes isolées par obligation ou manque d'intérêt est nécessaire.
La formation est indispensable si on se penche sur les travers d'internet, tels les fake news, les cyber-attaques ou les cyber-délinquants... : il faut absolument enseigner sans faire peur... L'école est le lieu idéal pour cela, et dès que possible. Le numérique ne sera plus jamais uniquement un espace ludique où chacun joue, discute, ou s'informe à sa guise. Dans le viseur de l'administration publique Française, le 100% tout numérique pour 2022... Autant vous dire qu'il va vous falloir absorber la charge de travail de nos chers fournisseurs d'antan : Trésor Public pour payer les factures d'hôpitaux, déclarer ses impôts ou encore, payer ses amendes ; faire des déclarations de sinistre pour les assurances ; s'inscrire sur des registres, des écoles ; saisir vos heures DIF (pour les plus anciens, puisqu'aujourd'hui, c'est le CPF), etc.... Le fossé "internet" s'est résorbé au fil du temps et peu sont ceux qui n'y ont pas accès du tout. Aujourd'hui, le challenge est dans l'accompagnement de "l'entre-deux" : ceux qui ne sont pas encore formés, en attendant la prochaine génération 100 % numérique... Je suis d'accord pour dire que la plupart des sites que je visite à titre personnel, familial ou professionnel, sont vraiment très bien faits et plutôt intuitifs (presque tous... des efforts à faire pour les impôts pro...), mais j'ai aussi une vision et une habitude qui me trompent peut-être ? Il faut souligner que les administrations comme Pôle Emploi ont mis en place des accompagnateurs du digital, ou des formations spécifiques pour le personnel de la CAF. Je connais certaines personnes qui ont évolué en même temps que moi dans ce nouveau monde informatisé et qui pourtant détestent cela ! Certains préfèrent déléguer quand c'est possible. Des secrétaires indépendantes qui travaillent auprès de particuliers prennent alors le relais pour toutes ces petites choses numériques du quotidien. Pour les TPE/PME, idem : si je suis plus à l'aise avec Windows, Internet, Google Drive, les Réseaux Sociaux, Microsoft Office, et tous les mots de passe oubliés, alors pourquoi perdre du temps ? Contactez-moi ici. Encore une fois, les idées maîtresses pour combattre l'illectronisme : accompagner, aider, former. Ne pas faire "à la place de". Rendre autonome le plus rapidement possible ou déléguer quand c'est possible. Si les choses deviennent plus compliquées qu'avant, c'est que les choses évoluent beaucoup trop vite... Et vous ? Vous vous en sortez comment avec tous ces outils connectés ? Bibliographie
Livre blanc contre l'illectronisme - Juin 2019 - Syndicat de la Presse Sociale.
Une démarche en ligne exemplaire - sur le site du Portail de la transformation publique.
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AuteurJe suis Laurence Berry-Brisson. |