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Les chiffres du retard de paiement
Le monde des affaires est un terrain de jeu où les retards de paiement sont devenus la nouvelle norme. Selon une étude menée par le cabinet LatePay, près de 75 % des entreprises ont rapporté avoir été victime de ce problème au cours de 2021. Le baromètre du Cabinet Arc parle de délais de paiement rallongés de +10 jours après l’échéance et 18.6 en moyenne en 2020. Le pire, c’est l’augmentation des impayés : + 18 % avec une crise Covid qui a joué un triste rôle.
Ces chiffres ne cessent d’augmenter et sont plutôt alarmants, et plus en France qu’ailleurs en Europe. Une analyse approfondie de données provenant de FactureNet, une plateforme de gestion de facturation, révèle que le secteur de la technologie créative et des médias est en tête de liste parmi les débiteurs hors délais. Apparemment, les créatifs talentueux ne repoussent pas seulement les limites de l'imagination – ils le font aussi avec les délais de paiement. Que se cache-t-il derrière un retard de paiement ?
Les raisons invoquées par les clients mauvais payeurs pour justifier leurs retards de règlement peuvent parfois rivaliser avec les œuvres de fiction les plus inventives. Selon une enquête menée par GetCashFaster, un site dédié aux finances commerciales, les excuses les plus courantes vont de : "mon chien a mangé la facture", à : "j'ai perdu mon chéquier dans un incident de parachutisme ».
Malheureusement, ces créances impayées déclenchent souvent un effet domino. Près de la moitié des entreprises sont contraintes de retarder leurs propres paiements en raison de l'argent non reçu de leurs clients. On peut se demander si cela crée un vortex temporel où les paiements s’arrêteraient soudain d’exister, mais les factures, elles, continuent de tomber ! Comment mettre la pression à un mauvais payeur ?
Face à l'omniprésence des clients mauvais payeurs, les entreprises disposent de solutions pour naviguer dans ces eaux troubles, si une simple relance ne fonctionne pas. Par exemple, les pénalités de retard et les frais de recouvrement. Une étude menée par CashFlowMasters révèle que près de 60 % des entreprises interrogées ont mis en place une procédure de recouvrement et de pénalités de retard dans le cadre du non-paiement des sommes dues.
Tout d’abord, n’attendez pas et ne laissez pas vos impayés dans un tiroir. Si, au bout de trois relances courtoises, votre client n’a toujours pas mis la main au portefeuille, prévenez-le des pénalités de retard et des frais de mise en recouvrement qu’il risque de vous devoir. Ces informations doivent impérativement figurer dans vos conditions générales de vente et sur votre facture. Toujours rien ? Poursuivez par une lettre de mise en demeure de payer, en recommandé avec accusé de réception. Elle sera exigée par le Tribunal compétent si vous souhaitez entamer une procédure judiciaire pour le recouvrement de créances. Par exemple, et pour un petit montant, la solution la plus simple et la moins coûteuse est l’injonction de payer. Vous adressez votre demande au tribunal concerné et c’est un huissier qui apportera l’injonction de payer à votre client. Vous pouvez également faire appel à une société de recouvrement qui prendra la relève auprès de votre client mauvais payeur. Selon le montant à payer, vous saurez si vous désirez aller plus loin en justice, mais une société spécialisée peut vous aider plus facilement et se mettre à votre service pour peu de frais (20% des sommes récupérées, par exemple). En parallèle de ces actions juridiques, il existe par ailleurs un amendement pour dénoncer les mauvais payeurs. En effet, dans le cadre de la Loi Pacte, leurs noms peuvent être publiés dans la presse pour « frapper là où cela fait mal : leur réputation », dixit la Députée Olivia Grégoire, à l’origine de cet amendement. Il vient renforcer la loi Sapin 2 qui prévoit déjà la publication des sanctions infligées par la DGCCRF sur son site. Et puis, le bouche-à-oreille est à lui seul terriblement efficace… Arrangement à l'amiable ou client de mauvaise foi ?
Il semblerait que les clients mauvais payeurs doivent désormais faire face à un dilemme financier : payer à temps ou subir un coup cinglant sur leur portefeuille et… leur image de marque. S’il peut exister de réels problèmes de trésorerie chez votre client, vous pourrez sans doute vous expliquer et trouver des solutions ensemble.
En revanche, certains sont d’une mauvaise foi à couper le souffle et vous feront passer pour un imbécile et un incapable sans cligner d’un cil, expliquant pourquoi ils ne vous ont pas rémunéré malgré un travail réalisé parfaitement. Un peu comme un patient qui ne veut pas payer la consultation de son médecin parce qu’il ne l’a pas guéri de son cancer. Cela peut aussi relever de la bêtise toute pure, mais passons... On peut distinguer quatre catégories de mauvais payeurs :
Une "douloureuse" impayée, ça peut faire mal...
Les clients mauvais payeurs ne manquent pas de fournir leur propre dose d'ironie. Avec des retards de paiement qui défient toute logique, des excuses dignes d'un roman à suspense et des solutions parfois douteuses, cette espèce en voie de prospérité continue de faire du mal, à fortiori pour les petites entreprises.
Ils oublient que s’ils y étaient confrontés eux-mêmes, ils seraient les pires charognards. Un impayé injustifié remet tout en question alors que votre travail a été réalisé dans les règles de l’art. Il diminue moralement, il joue sur le syndrome de l’imposteur, sur l’échec. Il peut conduire certaines entreprises à faire faillite… Alors, entrepreneurs et créateurs, gardez votre sens des affaires affûté et appliquez vos politiques de recouvrement sans hésiter, même s’il est difficile de parler de « recouvrement amiable ». Si vous voulez éviter un prochain impayé avec un nouveau client, parlez clairement de la date d’échéance, du mode et du délai de paiement, et ne faites rien à l’oral, tout à l’écrit. Toutefois, profitons de cet article pour remercier les 98% de clients justes, réglos, compréhensifs, attentifs, etc., qui payent en temps et en heure. Ensemble, volons la vedette à ces têtes d’affiches peu recommandables ! Sus aux clients mauvais payeurs !
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AuteurJe suis Laurence Berry-Brisson. |